" Plage, guitare, liberté. " [ Pv : Elisabeth Livingston ]

Le monde est vaste, mais notre regard se restreint à seulement quelques endroits de la planète. Non, de notre propre monde. Nous ne sommes que des serviteurs de Dieu, vivant chacun dans son propre monde, un monde que personne d'autre ne peut voir. Elisabeth n'avait pas son propre monde, ou tout du moins si elle en avait un, il ne serait que noirceur, chagrin et vengeance. Mais si la jeune femme était là aujourd’hui c’était bien la preuve qu’elle ne s’était pas enfermé dans son monde, qu’elle ne s’était pas laissé engloutir par la noirceur de son cœur.
Cela faisait maintenant vingt-quatre heures que S-01-X était cloitré dans son appartement, elle n’y était pas sortit une seule fois, ne s’était reposée ni mangée une seule fois. Elle était restée à son poste de garde. Une petite pièce, servant autrefois de bureau ordinaire. Mais c’était transformé en poste de caméra de sécurité. La jeune femme avait totalement changé ce bureau. Le mur du fond autrefois d’un beige crasseux n’était plus, ou tout du moins on ne voyait plus la couleur. La cause de cette décolonisation était les cinquantaines d’écran de télévision montrant chaque recoin du Campus. Oui c’était la première chose que Lisbeth avait fait en arrivant ici. Installé des caméras. Sa mission était de trouvait pourquoi des personnes dont on ne savait absolument rien sur elle était arrivé comme par magie dans ce campus. Et quoi de mieux que des caméras cachées pour surveiller tout les habitants du campus. Bien sûr les directeurs en avaient été informés, bien que la jeune femme se méfie tout autant d’eux que des élèves. Elle savait tout ce qui se passait dans chaque salle du campus, dans chaque couloir, chaque recoin, des plus peuplé au plus sombre. Elle savait tout sur tout le monde, rien ne lui échappait.
Elisabeth était donc cloitrée depuis l’aurore dans cette pièce. Assise devant ces écrans diffusant le campus dans ses moindres détails. Elle tapotait sur son clavier, cherchant les informations sur les élèves, professeurs, le personnel. Feuilletant aussi les fichiers de ceux-ci. Sa journée n’avait rien d’ennuyante pour elle, elle ne se limitait pas à regarder simplement les écrans.
Le jeune femme s’arrêta alors dans son travail, regarda l’heure puis se laissa choir au fond de sa chaise. Se pencha en arrière, laissant sa tête qui dépassait du dossier s’appuyer sur celui-ci, puis ferma les yeux. Elle entrouvrit la bouche, laissant son souffle s’échapper, entendant sa respiration régulière bourdonner dans ses oreilles. Elle n’était pas fatiguée non, c’était simplement que regarder des écrans toute une journée la lassait. Non pas que cela soit ennuyant, mais rien ne se passait, pas d’infractions. Si des jeunes qui se battait, frappant un dénommé Edward. Mais elle n’en avait que faire, qu’ils s’entretuent si ça leur fait plaisir, ces gamins n’était pas important.
Elisabeth se leva alors puis d’un pas lent se dirigea vers la cuisine, elle n’éteignit pas les écrans, elle ne le faisait jamais, mais elle prit soin de fermer la porte à double tours. Arrivée dans la cuisine la jeune femme se dirigea vers la cafetière, le récipient était presque vide, il ne restait qu’un fond de café, mais cela suffisait amplement. S-01-X ouvrit un placard et en sortit une petite tasse puis versa le peu de café qu’il restait dedans. Elle regarda quelques secondes la surface du café étant troublé, puis porta le liquide à ses lèvres. Il était froid, mais cela ne la dérangea pas pour autant. Reposant délicatement la tasse dans l’évier, Elisabeth se dirigea vers sa chambre et se changea. Se munissant un pantalon ample verdâtre, aux couleurs des uniformes des soldats et d’un simple débardeur blanc soulignant ses formes. Elle s’attacha les cheveux en un chignon grossièrement fait, tâta son coups pour sentir ses plaques ainsi que sa bague sous ses doigts, vérifiant ainsi qu'ils étaient toujours là, puis partie de son appartement. Elle avait besoin de prendre l’air et quoi de mieux qu’un petit jogging sur la plage. Non pour admirer le couché de soleil, mais parce qu’il était plus difficile de courir sur le sable que sur du béton parfaitement lisse.
C’est ainsi que tout en courant Lisbeth se dirigea vers la plage, oubliant tout ces gamins du campus pour se concentrer uniquement sur son aptitude à la course. Elle pouvait courir longtemps certes, mais elle se devait de s’entrainer et de courir encore plus longtemps que précédemment. La jeune femme ne couru guère très longtemps avant d’arriver à sa destination. Elle s’arrêta quelques instants, contemplant cette étendue de sable se perdant dans les vagues. Elle inspira une grande bouffée d’air puis se remit à courir. Ne s’arrêtant jamais, ne détournant jamais son regard de son parcours. Mais c’est alors qu’une tête qu’elle connaissait passa quelques secondes dans son champ de vision. Elle s’arrêta alors pour se diriger vers la personne qu’elle connaissait. Enfin pas personnellement, mais elle avait lu son dossier. Elle s’arrêta alors devant l’étudiant, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration, la bouche entrouverte, laissant s’échapper sa respiration plus rapide que la normal et plus bruyante.
Élève à l’université Kanjirô, dix neuf ans, né le treize Octobre 1992, un mètre soixante-treize pour cinquante kilos. Parents divorcés, mère décédée. Pas de casier judiciaire, pas d’infractions aux règles.

« Bonsoir Mika Ankazawa, n’es tu pas censés travailler à cette heure-ci ? »

Elisabeth ne comprenait pas tous ces élèves qui n’étudiaient pas pour leur réussite. Pour arriver jusque là, la jeune femme avait dû travailler, travailler et encore travailler.
S-01-X observa alors l’étudiant. Assit sur ce qui devait probablement être sa serviette, guitare en main. Ainsi que le mot « Musique » inscrit dans le sable. N’avait-il donc rien d’autre de mieux à faire que de s’amuser à écrire dans le sable ? Apparemment non.

Devant l'étudiant Elisabeth ne bougea pas d'un cil. Campé sur ses deux pieds, elle ne partirait pas avant d'avoir une réponse qui la satisfaisait. Après tout elle n'était pas du genre à laisser sa proie s’échapper si facilement. Une fois sa cible en joue, elle attendrait aussi longtemps qu'il le faut pour que celle-ci fasse le moindre faux pas et que la jeune femme puisse l'abattre d'une seule balle. Malheureusement, c'était bien dommage que Lisbeth soit si patiente seulement avec les proies naïves et bêtes. Car celles comme celui qui se trouvait devant elle l’agaçait au plus haut moins que ça patience était très restreinte et les moindres piaillement de ces êtres lui vrillait les tympans. C'est alors que le jeune homme ouvrit enfin la bouche pour laisser ses paroles s'échapper dans un mélimélo de sons irritant :

« Et, vous êtes... ? »

Simplement parce que cette question paraissait hautaine pour S-01-X, elle faillit ne pas se présenter et seulement lui mettre un coup de crosse dans la tête. Mais se ravisant de ce geste elle fronça simplement les sourcils et repris d'une voix plus dur avant que le jeune homme daigna alors enfin répondre à la question posé quelque secondes auparavant, mais la réponse qu'il donna ne satisfait aucunement le général :

« J'ai bien le droit de me détendre, non ? »

Détendre ? Oui il avait certes le droit, mais pas en semaines. Si cela était le week-end peut être aurait-elle pu accepter cette réponse. Or ils étaient en pleine semaine, le soir ne devait être consacré qu'aux études. S'il ne voulait pas réussir sa vie, c'était son problème pas le sien, aussi Elisabeth ne put s'empêcher de laisser échapper un petit « Tss » désapprobateur. Il ne servait à rien de s'emporter pour si peu. Aussi cette fois la jeune femme repris la parole avant que l'autre ne la coupe encore une fois :

« Général Livingston »

Elle n'ajouta pas plus de mots, pas plus de renseignements. Cela ne servait à rien, il n'avait aucunement besoin d'en savoir plus sur elle, se qu'elle disait lui suffirait largement.
Détachant son regard du jeune homme elle revint poster ses yeux sur ce qui était marqué dans le sable et d'un coup de pied elle l'effaça sans en laisser aucune trace. Ces agissement étaient stupide, ça ne servait strictement à rien, cela n'allait pas l'aider à avancer. Et S-01-X avait appris à faire disparaitre de sa vue tout se qui lui semblait nuisible pour elle.

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