Visite avec Secchan o/

Elles arrivèrent enfin dans la chambre. décidément, Hanabi haïssait de plus en plus le monde extérieure. Elle irait chercher ses affaires de nuit, quand elle sera sûre de ne croiser personne. La jeune fille ne s'attarda guère sur la décoration de la pièce, qui ne lui importait que très peu. Elle se dirigea pratiquement directement vers la fenêtre qu'elle ouvrit pour mieux contempler le ciel. C'était ce qu'elle aimait le plus, dans ce monde. Il était calme et des nuages y flottaient avec douceur. Mais il étaient aussi généreux, en donnant une telle quantité d'eau aux hommes, pour qu'ils puissent boire et se nourrir. Par contre, gare à vous, il est aussi puissant. Une puissance qu'il retranscrit par delà les éclaires. Et chaque soir il se mettait sur son trente et un, offrant ainsi aux humains une vue imprenable sur le corps céleste.

Elle s'adressa alors a Setsuna, avec une voix plus douce qu'à son habitude, sans pour autant décrocher son regard de cette majestueuse chose qui s'étendait a perte de vue.

"Chez moi il y avait trois lunes, bien plus grosses que celle que nous voyons ici la nuit, bien plus belles et d'une brillance tellement supérieur... Ici les lumières des gros cubes de bétons nous aveugles, nous empêchant de regarder les étoiles... Bien que le ciel de jour sois magnifique, celui que je préfère est le ciel de nuit, mais cela fait bien longtemps que je n'ai pas pu le contempler dans toute sa splendeur..."

Elle se tut, considérant qu'elle avait suffisamment parlé. De plus elle ne voulait pas ennuyer Setsuna, qui avait tant fait pour elle.

Décidément, la vie était mouvementée au Campus Tenshigaya. C'était bien différent de la vie à Kyoto, si formelle et si réglée : entraînement, cours, puis entraînement de nouveau, en boucle ... Ici, il fallait se débrouiller tout seul, se défendre. Mais Setsuna s'en sortait plutôt bien.
Ce qui était arrivé aujourd'hui le prouvait encore. Mais Hanabi semblait s'en remettre, comme si rien ne semblait l'atteindre. Elle était étonnante.
Enfin, les deux filles franchissaient le seuil de leur nouvelle 'maison' : une petite chambre, assez spacieuse tout de même, avec une belle vue sur le Campus.
Setsuna était émue et avant tout heureuse. Car ses espoirs avaient fini par s'envoler. Elle pensait ne jamais revoir Hanabi. Que leur chemins se séparaient et ne se recroiseraient jamais. Mais en ce jour béni, la guerrière pouvait de nouveau admirer celle qui avait occupé ses pensées pendant ces deux dernières semaines.
Car oui, Setsuna n'avait pas cessé une seule seconde de penser à sa camarade : est-ce qu'elle allait bien, est-ce qu'elle était en sécurité ? ... Pourquoi éprouvait-elle tant d'attention pour cette fille ?
Cette dernière s'approcha d'ailleurs de la fenêtre, l'ouvrit, et enchaîna sur un beau discours :

"Chez moi il y avait trois lunes, bien plus grosses que celle que nous voyons ici la nuit, bien plus belles et d'une brillance tellement supérieur... Ici les lumières des gros cubes de bétons nous aveugles, nous empêchant de regarder les étoiles... Bien que le ciel de jour sois magnifique, celui que je préfère est le ciel de nuit, mais cela fait bien longtemps que je n'ai pas pu le contempler dans toute sa splendeur..."

Ce qu'elle avait dit était émouvant. Et Setsuna avait les larmes aux yeux. Malgré cette apparence froide et aux abords 'coeur de pierre', la jeune fille avait une grande sensibilité. Elle regardait encore Hanabi, rougissant de plus en plus. Encore une fois, les sentiments qu'elle éprouvait la mettaient mal à l'aise. Elle avait honte d'elle, vraiment.

"Oui vous avez raison Mademoiselle, le ciel est particulièrement beau ce soir."

Setsuna se retourna, comme pour cacher ses rougeurs et ses larmes. Elle ne voulait en aucun cas montrer sa faiblesse, et voulait faire bonne figure devant Hanabi. Mais elle en avait marre de devoir prendre sur elle. De tout cacher. Elle avait besoin de parler à quelqu'un. Même si sa camarade se montrait assez distante, c'était la seule personne que Setsuna côtoyait ; elle pourrait donc sûrement se confier à elle ...

"Mademoiselle Okuri, êtes-vous déjà tombée amoureuse ?"

Setsuna avait posé une question très personnelle à Hana, qui mit un moment à se décider si elle voulait vraiment répondre ou non. Mais finalement, se disant que de toute manière elles allaient désormais partager la même chambre, elle devrait à un moment ou un autre, faire connaissance. Elle répondit donc, avec la fierté liée à son rang:

"Oui, elle s'appelait Katsumi... c'était une de mes domestiques..."

Elle n'avait pas honte de son orientation sexuelle, elle n'avait pas honte non plus, d'avoir été éprise d'une simple servante. Servante, qui c'était faite exécuté pour avoir volé et caché une ou deux babioles de valeurs, de la famille Okuri.

Jamais elle ne détournait son regard des nuages. Cette vue la captivait. Et puis c'était plus facile de parler a quelqu'un quand son attention était détournée par quelque chose, car dans ses moments là elle se fichait de comment ses phrases étaient tournées, seul l'objet en question l'intéressait.

Hanabi mettait du temps à répondre. En même temps, Setsuna avait peut-être posé une question trop indiscrète qui gênait éventuellement la jeune fille. Mais elle finit pourtant par répondre :

"Oui, elle s'appelait Katsumi... c'était une de mes domestiques..."

Elle s'appelait ... ? Etait-elle décédée ? Setsuna n'y porta pas attention, ce n'était peut-être pas le cas après tout. Mais ce n'était pas le plus important. En effet, à présent, la guerrière savait que la princesse aimait les filles. Pour vous ce n'est peut-être pas important, mais pour elle ça l'était tout de même. Tomber amoureux de quelqu'un dont on sait qu'il ne pourra jamais vous aimer n'est pas facile à vivre. Non pas que Setsuna était amoureuse d'Hanabi, mais si cela devenait le cas, peut-être qu'elle aurait une chance ...
Cependant, ses sentiments étaient vraiment confus. Pour le moment, elle voulait devenir amie avec sa colocataire, c'était tout ce qui comptait. Mais en même temps, elle était irrémédiablement attirée par cette fille ... Que faire ? Elle ne le savait pas ...
Hanabi regardait toujours par la fenêtre. La question de sa nouvelle amie ne semblait pas l'avoir dérangée.

"Mademoiselle, je sors prendre l'air ... Désirez-vous quelque chose, à boire, à manger ou je ne sais quelle autre chose ?"

Hanabi hésita une nouvelle fois. Elle aurait aimé continuer à coudre sa nouvelle création, mais elle ne voulait pas déranger Setsuna. Puis finalement elle se dit que cette dernière lui l'avait proposé et que si elle ne voulait vraiment pas elle n'avait qu'à pas le faire. Elle se retourna et lui répondit, s'arrêtant quelquefois pour chercher ses mots.

"Il y a dans mon ancienne chambre, une petite boite contenant mes affaires de couture, ainsi qu'un... Début de vêtement, étendu sur une chaise... Ne vous y sentez pas obligée, mais si vous pouviez me les apporter vous aurez toute ma reconnaissance... Cette dernière porte le numéro onze, elle n'est pas très loin d'ici... J'irais chercher le reste moi-même, un peu plus tard..."

Elle recommença à regarder le plafond du monde, essayant de deviner ce qui s'y trouvait derrière. Personne ne lui l'avait jamais dit et elle ne lisait pas les revues scientifique, pour elle, ce n'était qu'un vaste tissu de mensonges. La princesse s'imaginait, qu'au-delà de cette douce vision, s'établissait un autre monde, peut être semblable à celui-ci. Comme un gigantesque gâteau aux fruits et à la crême, les couches étant superposées. Le dernier monde, serait, d'après ses dires, celui des dieux, le plus vaste et le plus beau de tous. Elle croyait aussi, que lorsque l'on mourait, on ressuscitait dans un monde au-dessus, pour au final, se retrouver dans le même que celui des dieux, sans pour autant en devenir un.

"Il y a dans mon ancienne chambre, une petite boite contenant mes affaires de couture, ainsi qu'un... Début de vêtement, étendu sur une chaise... Ne vous y sentez pas obligée, mais si vous pouviez me les apporter vous auriez toute ma reconnaissance... Cette dernière porte le numéro onze, elle n'est pas très loin d'ici... J'irais chercher le reste moi-même, un peu plus tard..."

Ainsi était la réponse d'Hanabi. Setsuna n'avait pas besoin de réfléchir, il lui suffisait juste d'aller dans cette chambre, puis de revenir.
Elle espérait que cette petite attention plairait à sa nouvelle amie, car la jeune fille aimait bien faire plaisir aux personnes qu'elle appréciait.
Setsuna se dirigea donc vers la porte, puis jeta un dernier coup d'oeil vers la belle fille aux cheveux d'ébène, qui lui procura un léger pincement de coeur.
Elle tourna la clanche afin de sortir de la chambre, et se retrouva seule dans ce long couloir vide.

Elle traversa ce couloir jusqu'à une chambre, celle portant le numéro 11, d'après ce qu'avait dit Hanabi.
Lorsque Setsuna entra, elle ne fut pas surprise de voir tous ces kimonos, tous aussi beaux et raffinés les uns que les autres.
Hanabi semblait être très douée pour coudre.

*Bon, je prends ça et ça ... Voilà !*

La guerrière se tourna et s'apprêta à sortir. Mais la douce odeur qui planait dans la chambre, l'odeur si caractéristique d'Hanabi la paralysait presque. Elle était absorbée par cette senteur indescriptible, qui dilatait ses narines et la faisait planer.
Secouant la tête nerveusement comme pour revenir à la réalité, l'experte en kendô repris son chemin vers sa chambre.

"Voilà pour vous, Mademoiselle Okuri. Veuillez excuser l'immense temps que cela m'a prit. J'espère que vous n'avez pas trop patienté."

Fatiguée de cette journée, Setsuna s'allongea délicatement sur son lit, les yeux rivés sur le plafond, ne pensant plus qu'à une chose : sa colocataire.

Hana pouvait rester des heurs sans bouger, sans rien faire, avec pour seule occupation, imaginer. Elle tenait cette qualité de l'éducation très stricte qu'elle avait presque subis depuis toute petite. Elle attendait donc Setsuna, toujours les yeux rivés au ciel, des rêves pleins la tête. Inutile donc, de préciser que quand la jeune Kendoka revint, Hana n'avait que très peu bougé.

"Voilà pour vous, Mademoiselle Okuri. Veuillez excuser l'immense temps que cela m'a prit. J'espère que vous n'avez pas trop patienté."

La noiraude se retourna. En réalité elle n'avait pas vu le temps passer. Elle s'approcha de Setsuna, pour récupérer ses affaires, effleurant sa main, par mégarde. Elle rosit très légèrement, n'ayant plus l'habitude d'avoir de réelles contactes physiques. Elle s'excusa puis alla continuer à coudre son vêtement, sur son lit, d'un geste assuré mais délicat. Son travaille avançait, mine de rien, assez rapidement.

Une fois que la gène du contacte fût passé, Hanabi leva la tête en direction de la noiraude et c'est accompagné d'un joli sourire qu'elle lui dit:

"Merci beaucoup de vous êtres déplacée pour moi... Je ne l’oublierais pas."

Dans son monde à elle, cette acte aurait été tout a fait normal, de la part d'autrui, étant donné qu'elle arborait fièrement le titre de princesse. Mais elle le savait; elle savait qu'ici c'était différent et qu'elle était retombée au rang de simple civile. Le faite qu'elle n'aimait pas sa nouvelle situation n'y changerait rien. Malgré tout elle continuait de coudre tout ses merveilleux kimonos, peut-être pour se sentir encore un peu... "elle-même"...

(je corrige après mes devoirs > <")

Setsuna sentait son coeur battre beaucoup plus rapidement que d'habitude. Ce qui était normal : en effet, en voulant donner à Hanabi ce qu'elle lui devait, la guerrière avait sans le vouloir, effleuré la main de la jeune fille. Et elle avait bien vu qu'elle n'était pas la seule à être gênée.
Voyant que sa colocataire avait retrouvé une attitude normale, elle tenta d'en faire de même en inspirant profondément. Hanabi prit la parole à ce moment là :

"Merci beaucoup de vous êtres déplacée pour moi... Je ne l’oublierais pas."

La jeune fille ne savait que répondre. Ce n'était qu'un service rendu, une insignifiante tâche. Et pourtant, Hanabi semblait y donner une importance.
Setsuna se sentait comme honorée. Comme si elle avait gagné la confiance de la princesse. Comme si elles étaient liées par quelque chose d'infime mais de présent.

"Ce n'est rien Mademoiselle. Dès à présent, quoi que vous me demandiez, je le réaliserai dans les plus brefs délais, soyez-en certaine."

Hanabi était retournée à coudre. Elle était vraiment douée ! Ses créations étaient vraiment de l'ordre du chef d'oeuvre, des pièces uniques n'ayant pas de prix tellement elles étaient précieuses.
Elle était si belle ... Ses mains fines tenant une petite aiguille ... Des mains agiles et rapides ... Des doigts fins échappant au piquant de l'outil ... Ses yeux suivant chaque mouvements ... Ses petites lèvres ... Hanabi ...
Setsuna se tapa le crâne, comme pour calmer ses ardeurs. Cela avait marché d'ailleurs. Enfin ... totalement.
La jeune fille se sentait mal. Comme si un monstre la dévorait de l'intérieur. Peut-être le monstre de l'amour dissimulé.
Setsuna se sentait lourde. Très lourde. Sa vue commençait à se brouiller. Elle se trouvait au bord du lit superposé. Et évidemment, elle était en hauteur.

BAM

Un bruit assourdissant. Tout se brouille. La guerrière était tombée du lit. Elle avait atterrit deux mètres plus bas, inconsciente.

Elle entendit un bruit sourd qui la fit sursauter et ainsi se piquer le doigt. Elle releva la tête et quand elle vit Setsuna inconsciente, elle comprit. La jeune fille n'attendit pas longtemps avant de se précipiter vers elle, pour la hisser sur son lit, celui de sa coloc' étant trop haut. Si elle ne la portait pas jusqu'à l'infirmerie, c'était que son amie était beaucoup trop lourde pour elle. De plus Hanabi avait un squelette fragile, elle ne voulait pas prendre de risques inutiles.

Une fois que Setsuna fut installée, la jeune princesse quitta la pièce dans la précipitation de façon à aller chercher un médecin. Malheureusement son accoutrement n'était de loin pas fait pour ce genre d'exercices et dans sa course, elle s'empêtra les pieds dans le long tissu et s'étala contre le sol. Elle regrettait d'être à ce point maladroite, mais elle ne s'attarda pas. Inquiète pour sa camarade, elle ne tarda pas à se relever dans le but d'aller chercher un médecin. Mais lorsqu'elle arrivât, Klaüs, l'infirmier, était apparemment absent. Elle le maudit intérieurement. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que l'homme avait été appelé autre part. Mais à ses yeux il n'était rien d'autre qu'un incapable. Elle quitta les lieux et se dirigea donc en direction de sa chambre, enfin.. De son ancienne chambre... Elle prit sa trousse de secoure et partitrejoindre Setsuna.

De retour vers sa nouvelle colocataire, elle fit ce qu'elle put. En effet la noiraude n'avait aucune expérience dans ce domaine, elle ne savait pas trop quoi faire. Elle sortit donc tous les médicaments et lu sur le dos de l'emballage de chacun à quoi il servait, quels étaient les effets secondaires, enfin tout quoi. Elle fit donc de son mieux pour lui bander le crâne, ne sachant pas trop si ça allait servir ou non, mais ne fit rien d'autre pour le moment. Elle avait peur des effets non-désirés qu'elle avait lu sur les boîtes, il n'y avait rien à désinfecter, etc.

Elle attendait à présent patiemment que Sakurazaki se réveille, avec, il fallait se l'avouer, un certain stresse. Apparemment elle s'était déjà un peu attachée à celle qui lui avait sauvé la vie.

Setsuna croyait rêver. Elle se trouvait dans un monde flou. On aurait dit le Campus Tenshigaya, mais remplit d'un brouillard étrange.
La jeune fille n'était plus dans son corps d'origine : elle ressemblait à un esprit, un ectoplasme dénué d'humanité.
Elle errait, comme un chien perdu marchant sans but dans un environnement hostile et indescriptible ...
Pas un bruit, pas âme qui vive. Pourtant, Setsuna se trouvait bien à Tenshigaya, elle reconnaissait d'ailleurs le Lycée Wakuri.

Quelqu'un s'approchait. Une fille de petite taille. Une princesse. Elle pleurait.
Elle semblait avoir perdu quelqu'un de proche. Peut-être avait-elle vécu un moment triste ...
Elle regarda Setsuna d'un air alertant, avec des yeux écarquillés mais rougis par les larmes, puis repris sa route.

Une voix ... Douce. Chaleureuse. Faible, mais rassurante.
Hanabi ? Non ce n'était pas possible. Alors cette fille qui pleurait ... Etait-ce Hanabi ?...
Setsuna devait savoir. Quel était ce malheureux évènement qui avait mis cette jeune princesse dans un état pareil ?
Elle devait connaître la vérité.
Par le plus grand des hasards, Setsuna était capable de voler. A une grande vitesse. Elle prit le chemin qu'avait emprunté cette fille.
Mais ... Il menait vers ... Cette chambre ! Celle d'Hanabi et de ... Setsuna, elle-même !
Que s'était-il passé ?!
Setsuna voulait en avoir le coeur net.

Allongée sur le lit, une jeune fille, musclée et fine, aux cheveux d'ébène, à l'air garçon manqué.
Autour d'elle, une bonne vingtaine de personnes, dont la moitié lui était inconnue.
Elle était ... décédée. Maintenant, elle comprenait le chagrin d'Hanabi.
Mais ... Etait-elle vraiment morte ? Non ... Elle espérait tant que non ... Comment allait-elle supporter de ne pas revoir Hanabi ?...
Elle qui était sûrement la première personne pour qui elle avait des sentiments qui sortaient de l'ordinaire ...
Non ...

~

"Hanabi ... Hanabi ... Non ... Hanabi ..."

Setsuna ouvrit un oeil. Puis l'autre. Ce si parfait visage, ces si beaux cheveux ... Aucun doute : la fille qu'elle appelait était penchée au-dessus d'elle, semblant être soulagée.
La guerrière, ne pouvant pas bouger ses membres pour le moment, se mit à verser quelques larmes ...

Hanabi attendait, comme à son habitude, sans bouger. Ses yeux bleus étaient rivés sur sa colocataire, la détaillant un peu plus. D'après la jeune princesse, un visage endormi est toujours plus beau. Il est calme et doux. De plus, le sourire de ces gens-là était plus suave. Elle trouvait ce genre d'expression magnifique. Mais là, Setsuna ne paraissait pas tranquille, comme si elle faisait une sorte de cauchemar. Enfin.. Son visage n'exprimait rien, il était juste froid, quoi. C'est pour ça qu'Hanabi pensait à un mauvais rêve.

Au bout de quelques heures, mademoiselle Sakurazaki ouvrit les yeux. La noiraude put enfin souffler. Cette impression de lourdeur, cette boule au ventre, envolées! Elle esquissa un sourire de soulagement, sourire qui ne tarda pas à s'effacer lorsque la princesse vit son amie pleurer.

"Avez-vous mal?"

Hana le savait, elle n'était pas très bon médecin. Aussi, si sa colocataire acquiesçait, elle ne serait pas étonnée.

Elle n'avait pas repris la confection de son vêtement, car selon elle, elle se devait d'être attentive à l'état de Setsuna. Elle n'avait pas pris non plus la peine de mettre un sparadrap sur sa petite plaie à l'index, qu'elle s'était maladroitement faite à l'aide de son aiguille. En fait, elle n'avait pas eu le temps d'y penser.

Le soleil se couchait sur le campus et le ciel avait pris une tinte orangée-rose, semblable à la couleur des motifs qui ornaient le kimono de la princesse Okuri. Elle ne s'habillait pas au hasard. En faite, la couleur de ses vêtements était en concordance avec les saisons. Ainsi en automne elle avait plus tendance à se vêtir d'orange, rouge ou encore de pourpre. Tendis que l'hiver les coloris étaient beaucoup plus pastels.

"Avez-vous mal?"

Hanabi semblait s’inquiéter réellement de l'état de sa colocataire. Cela faisait plaisir à Setsuna, qui construisait peu à peu dans son coeur un espoir ; aussi mince qu'il soit, il existait quand même, et il suffisait à donner le moral à la guerrière.
Celle-ci continuait à pleurer, de plus en plus.
Elle avait cru ne jamais revoir la seule personne qu'elle avait aimé ... Cette princesse qui devenait de plus en plus chère à son coeur ... Comme un bijou que l'on a envie de conserver pour l'éternité ... Quand Hanabi souriait, le temps s'arrêtait. Setsuna pensait ne pas être faite pour aimer. Elle pensait que l'amour était réservé aux personnes dignes, et elle ne se sentait pas digne du tout. Et puis dans sa famille ... Aimer une femme alors qu'on est une femme ... C'était très mal vu, voir punissable de mort. C'est pour cela qu'elle n'osait se l'avouer. Mais auprès d'Hana, elle trouvait un bonheur qui la sortait de sa tristesse.
Après une quinzaine de minutes à verser toutes les larmes de son corps, la jeune fille réussit à bouger sa main.

"Non Mademoiselle Hanabi ... Je ne peux pas avoir mal lorsque vous êtes à mes côtés ... Je ne vous remercierai jamais assez ..."

D'une main tremblante et hésitante, Setsuna osa faire quelque chose qui d'après elle était plutôt courageux, car elle n'avait pas l'habitude. Et puis ... Les contacts physiques la faisaient rougir ... Donc, de sa main faible, elle vint caresser doucement la joue d'Hanabi, comme si elle voulait la remercier. Peut-être aussi pour profiter de sa peau d'une rare douceur.
Setsuna n'avait plus de forces. Elle peinait à ouvrir les yeux. Elle se forçait à tenir ses paupières ouvertes. Elle avait un ange sous les yeux, et elle ne voulait surtout pas le quitter des yeux. Un ange nommé Hanabi Okuri.

"Il faudra peut-être que vous vous rendiez à l'infirmerie.."

Lui répondit la demoiselle, tout de même soulagée de voir que si Setsuna pleurait ce n'était pas à cause de la douleur. Mais alors... Pourquoi..? Cette question qui torturaient l'esprit de notre princesse, demeurait sans réponse sûre.. Peut-être était-ce à cause de ce cauchemar qui l'aurait effrayé? Mais ça aurait étonné Hanabi qui pensait sa camarade courageuse. Il ne fallait pas oublier que la guerrière avait risqué sa vie pour la sauver... Une douce caresse la tira de ses songes. Elle passa sa mains à l'endroit qui avait été effleuré, toujours un peu pensive malgré elle. La noiraude rougit tout de même un peu. Décidément la solitude lui avait ôté l'habitude de ce genre de contacte. Et puis ce n'était pas pareille que lorsque c'était sa mère qui le faisait quand elle la consolait...

Il faisait de plus en plus sombre dans la pièce, les couleurs précédemment rendues chaudes par le soleil couchant étaient devenues fade et il était à présent difficile de discerner les plus petits détailles. Hana alla donc allumer la lumière. L'obscurité totale ne la dérangeait peut-être pas, mais la semi-noirceur de la nuit venant avait tendance à l'irriter. Au retour elle attrapa son début de kimono, pour avancer dans son travaille encore un peu avant d'aller se laisser prendre par son sommeil qui l’entraînerait dans de doux rêves fait de watt et de coton aux couleurs pastels. Maintenant que Setsuna paraissait remise de sa chute, rien ne l'empêchait de se remettre au travaille. Elle pris place sur la chaise qu'elle venait de quitter, à côté de son lit que Sakurazaki occupait actuellement. Plus tard elle s'en irait chercher ses autres affaires, mais il était encore trop tôt et elle l'idée de croiser quelqu'un en chemin ne lui plaisait guère...

(Désolé c'est pas top ;A; Tout ce temps pour... ça.. xD)

"Il faudra peut-être que vous vous rendiez à l'infirmerie.."

Setsuna se sentait faible, certes, mais elle savait consciemment que se rendre à l'infirmerie ne changerait aucunement la situation. Se contentant de rester allongée dans ce lit, elle en fit part à sa colocataire :

"Merci de vous inquiéter de mon état, Mademoiselle Hanabi, mais tout va bien, je vais rester ici."

Et puis il fallait le dire aussi, la guerrière n'avait absolument pas envie d'effectuer le moindre mouvement qui la ferait sortir du lit. La position dans laquelle elle se trouvait lui permettrait de se reposer et de se remettre tant bien que mal de sa chute.
Après tout, ce n'était qu'une petite chute, ne laissant aucunes séquelles sur le corps de l'accidentée. Heureusement, car la jeune fille avait besoin plus que tout de son enveloppe charnelle, qui était son seul moyen d'aider les gens. Et si elle ne pouvait pas protéger Hanabi ? Elle pensait très fort à cette idée afin de recouvrer ses capacités physiques le plus rapidement possible.
Au bout de deux heures, Setsuna se sentait beaucoup mieux. Pouvant ouvrir les yeux et bouger, même faiblement, elle décida de faire un essai ; sortir du lit et monter jusqu'au sien. Prenant son courage à deux mains, et d'un pas sûr, elle réussit à se mettre debout.
Hanabi était en train de travailler, il ne fallait pas la déranger. Oppressée par la chaleur ambiante, la kendôka avait besoin de respirer l'air pur de l'extérieur. Elle se dirigea vers la porte et sortit sans bruit. Elle était tellement discrète que son amie ne remarqua même pas son départ.
Setsuna, qui se rétablissait étrangement vite, se mit à courir un sprint jusqu'à un petit parc, que l'on pouvait aisément voir de la chambre des deux filles.

*Allez, un petit entraînement, ça ne peut m'être que bénéfique !*

La fille aux cheveux d'ébène empoigna vélocement son nodachi et le sorti de son étui. La lame aiguisée luisait à la faible lumière du soleil couchant. Elle donna plusieurs coups dans le vide pour vérifier la validité de ses membres. Elle répéta quelques fois ses mouvements de base, puis enchaîna ses attaques. Elle n'avait pas perdu la main, même malgré ce petit accident.

Soudain, un bruit étonnant se fit entendre. La jeune fille à l'instinct développé se retourna en un millième de seconde. Autant dire que le Campus Tenshigaya était le lieu de rencontre de toute la diversité des êtres de cette planète, et que malgré les sentinelles se promenant dans l'enceinte, il n'en restait pas moins dangereux. Et la présence d'un monstre gigantesque devant Setsuna confirmait ces dires.
Pointant la pointe de son sabre vers la créature, qui devait mesurer une quinzaine de mètres, elle se mit en position de combat. Les vêtements qu'elle portait n'étaient peut-être pas les mieux adaptés, mais elle arrivait à se déplacer rapidement.

Le combat allait sûrement bientôt débuter.

Cette créature était incroyable. Une taille gigantesque, une peau parsemée d'écailles et sûrement inpénétrable, ... Cet être avait beaucoup de qualités pour lui, mais ce qui pouvait causer sa perte était sûrement sa lenteur. Heureusement pour la guerrière, qui elle était plutôt véloce. S'apprêtant à le frapper, Setsuna vit qu'il convoitait quelque chose. C'est en ce concentrant qu'elle s'apercut que ce n'était pas quelque chose, mais bien quelqu'un ... Hana !

A partir de ce moment, la kendôka n'eut plus aucune pitié pour le monstre. Elle s'éloigna un peu, tout en s'assurant que son amie était sauve. Malheureusement, elle avait l'air en piteux état et semblait vraiment en danger. Courant de toutes ses forces, et prenant beaucoup d'élan, Setsuna bondit sur la bête. Celle-ci commença à se débattre agressivement, manquant de faire tomber l'épéiste.

*Pourvu qu'Hana soit en vie ...*

Setsuna tentait toujours aussi bien que mal de se maintenir en équilibre sur la croupe du géant d'écailles. Profitant d'une seconde de répit, elle planta son nodachi de toute sa longueur dans la nuque de son adversaire.

Un hurlement à en percer les tympans se fit entendre. N'importe qui à une trentaine de kilomètres à la ronde aurait pu entendre ce cri. Et d'ailleurs, personne n'y était resté de marbre. Les habitants du Campus, intrigués par tant de vacarme, avaient accouru jusqu'au lieu d'où provenait le bruit.

C'est là que se trouvait Setsuna. Le monstre s'était avachit à terre, ne montrant plus aucun signe de vie. Elle descendit de l'immense carcasse, et en profita pour ranger son épée. Hana se trouvait étalée sur le sol, ses mains couvrant son visage, comme si elle était terrifiée. Et cela pouvait bien évidemment se comprendre. Se retrouver seule face à un colosse de dix mètres de haut n'avait rien de très amusant. Sauf pour une guerrière peut-être ... Setsuna fut réjouie de voir que sa colocataire était en vie, même si son état de santé l'inquiétait. Sans difficultés, l'épéiste ailée prit dans ses bras la princesse, qui daigna se découvrir les yeux pour voir qui l'avait sauvée.

La foule se mit à applaudir, et Setsuna pouvait entendre des gens murmurer :

"Tu as vu ? C'est la fille de l'autre fois ! Celle qui a maîtrisé Josh en dix secondes à la cantine !"

"Wah, cette fille est vraiment forte ... mais comment fait-elle ? Eh mais attends ... C'est Setsuna, dans Negima ! Tu crois qu'on peut lui demander un autographe ?!"

Hana était sauvée, mais elle avait besoin d'aller à l'hôpital. Problème : il fallait un moyen de transport rapide, et tout de suite. Setsuna voulait à tout prix cacher son secret à son amie, par peur de la choquer et qu'elle ne veuille plus lui parler. Mais il fallait avouer que la situation, assez grave, ne le permettait pas. Sans plus attendre, la guerrière déploya dans son dos deux superbes ailes blanches, qui étaient beaucoup plus grandes qu'elle ; on aurait dit un ange. Donnant un bref coup de pied au sol pour s'élancer, les deux jeunes filles quittèrent la terre ferme en direction de l'hôpital du Campus.